Ce matériau ancestral est intéressant à plus d’un titre : il est disponible partout, et différents modes de mise en œuvre permettent de l’employer en construction pour une très large palette d’usages, sous tous les climats.
L’emploi de la terre crue est tout particulièrement appropriée dans la construction de part la faible énergie grise nécessaire à son élaboration et les qualités qu’elle présente. C’est aujourd’hui un matériau de construction à part entière, organisé autour d’une filière en plein essor. Celle-ci est illustrée chaque année par le Terra Award, concours qui récompense à l’échelle mondiale les architectures contemporaines en terre crue.
Parlons de ses qualités : matière locale par excellence, la terre crue est souvent issue du terrassement de la construction pour être employée in situ en tant que matériau. Elle offre un confort intérieur exceptionnel : tout en régulant l’humidité, elle se caractérise par une très bonne régulation thermique, été comme hiver.
Elle est un vecteur de lien social et culturel, car les différents modes de mise en œuvre nécessitent un savoir-faire d’artisans spécialisés qui sont présents localement en fonction du type de terre disponible sur place, garants d’une culture constructive locale.
Les techniques de mise en œuvre les plus courantes sont les suivantes :
– la bauge (entassement de mottes de terre fibreuses)
– le pisé (terre humide coffrée et compactée par strates)
– la terre coulée (même technique que le béton coulé)
– adobes, BTC ou briques extrudées (briques de terre crue)
Les techniques de remplissage telles que le torchis ou la terre allégée permettent de s’affranchir du matériau en tant qu’élément porteur, tout en bénéficiant de ses qualités hygrothermiques
Depuis une dizaine d’années, dans un contexte de transition écologique en marche, le dynamisme du secteur de la terre crue pour la construction est indéniable. Des expositions, des bâtiment primés, ou encore des initiatives voient le jour telles que celle de Cycle Terre qui revalorise les déblais non pollués du chantier du Grand Paris Express pour les transformer en matériau de construction.